Silo de Hugh Howey
Lecture en partenariat avec Livraddict et les éditions Actes Sud : un grand merci à tous deux
pour cette lecture !
La présentation de l'éditeur :
Dans un futur postapocalyptique indéterminé, une communauté
d’hommes et de femmes a organisé sa survie dans un silo souterrain géant. Du
monde extérieur, devenu hostile, personne ne sait rien, sinon que l’atmosphère
y est désormais irrespirable. Les images de mauvaise qualité relayées par
d’antiques caméras, montrant un paysage de ruines et de dévastation balayé de
vents violents et de noirs nuages, ne semblent laisser aucune place à
l’illusion. Pourtant, certains continuent d’espérer. Ces individus, dont
l’optimisme pourrait s’avérer contagieux, représentent un danger potentiel.
Leur punition est simple. Ils se voient accorder cela même à quoi ils aspirent
: sortir.
Avis :
144 étages et une organisation minutieuse, voici la base de la
société contenue dans le Silo : un monde scrupuleusement hiérarchisé, au fil
des étages en quelque sorte et une unique fenêtre vers
l'extérieur. Une sortie qu'il est interdit d'évoquer, des naissances
accordées par une loterie, un passé soigneusement tu, ... Dans le silo, les
interdits sont légion.
Le récit s'ouvre, en même temps que la porte du silo avec la
sortie du shérif Holston et l'obligation de lui trouver un remplaçant : histoire
d'y rencontrer un candidat potentiel, Madame le Maire entreprend de
descendre vers les "Machines", en compagnie de Marnes, l'adjoint du
shérif. Une descente qui se révèlera
pénible, bien indépendamment de la difficulté physique.
Outre ces innombrables marches, Silo se démarque avant tout par des
personnages hors du commun, malmenés par l'existence dans cet environnement si
particulier. Une vie faite de renoncement et de soumission; sans
droit de regard sur le passé, ni sur l'avenir d'ailleurs puisque les naissances
sont soigneusement (et cruellement) réglementées; sans véritable
liberté d'expression mais avec un manifeste contrôle de l'information. Des
vies tracées d'avance, des porteurs aux ombres.
Des conditions qui mènent chacun à donner le meilleur de lui-même ou le
pire ! C'est dire si la situation est instable ...
Dans cet enfer quotidien, émergent de petites pépites humaines,
des hommes et des femmes prêts à renoncer à tout, à se sacrifier quel qu'en
soit le prix, à endosser. Des êtres qui réhabilitent le terme
solidarité et lui donnent de nouvelles lettres de noblesse. Par delà les castes et les étages !
Indépendamment de cette richesse humaine, Hugh Howey excelle à ferrer
son lecteur, lui aussi prisonnier du Silo et de son atmosphère pesante. Le lecteur découvre le Silo et sa stricte
organisation au fil de la descente amorçant le récit : cette découverte est
aussi pénible que les efforts de Jahns
et Marnes, marqués par les ans et les souvenirs. Une telle société est difficilement
acceptable, son évocation oppresse et révolte.
Pourtant le lecteur persiste, captivé.
Au fil des chapitres, alternant héros et points de vue, l'auteur
entretient la tension, relançant sans cesse le suspense, évitant tout répit, obligeant
au final le lecteur après 500 pages à attendre la sortie du prochain tome ! Un joli tour de force !
Commentaires
Je finirai par craquer !