Je mourrai pas gibier d'Alfred
Le résumé de l'éditeur :
Mortagne, c'est mille deux cent
dix-neuf habitants. Mortagne, c'est du bois et de la vigne, les deux seules
ressources qui alimentent les deux seules entreprises de la commune : Le
Château Clément et la Scierie Listrac. Travailler pour Monsieur Clément revient
à haïr ceux qui travaillent pour Monsieur Listrac, et inversement. La haine
fouette les murs de Mortagne et c'est comme ça depuis toujours. Martial a
préféré fuir ces querelles de clochers. Jusqu'à son geste sans retour...
Avis
:
Des noces saccagées et des cadavres : à Mortagne,
la fête est finie. Les gendarmes
comptent les victimes et le médecin pose son diagnostic. Martial
revient sur ses gestes et dénoue les fils de cette dramatique journée.
A Mortagne, l'univers se limite aux vignes et à la
scierie. Les fêtes y finissent souvent
mal et les destins y semblent tout tracés.
Par défi, Martial suit des études de mécanique, en interne. Il rentre le week-end et fait le trajet en
compagnie de Terence, le "pleu-pleu" du village : la marche, les
oiseaux et les pierres du chemin les réunissent durant huit cents mètres.
Mais un vendredi, Terence est absent à l'arrivée du
car : pour Martial, le route solitaire semble bien lourde. Rentré chez lui, il comprend rapidement la
raison de l'absence de son ami.
Insidieusement, la machine est lancée...
Cet album est l'adaptation d'un titre de Guillaume
Guéraud, retraçant lui-même un faits divers tragique. Les dessins d'Alfred, bruts et torturés,
collent parfaitement au récit : on y lit le désespoir de Martial et la révolte
qui sourd. Les planches alternent
paysages, gros plans ou encore portraits des personnages, torturés par leurs
pensées.
A leur tour, les couleurs sont lourdes et sombres,
elles ajoutent également à la morosité ambiante et à cette brutalité,
officieusement monnaie courante à Mortagne.
Au fil des pages, implacablement, la tension monte,
au diapason de la colère de Martial. Rendant
habilement émotions et ambiance, Alfred signe ici un album coup de poing,
dénonçant la fatalité et l'univers fermé de Mortagne, un village aux allures
d'abîme.
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