La Ville haute d'Éliane Serdan
Lecture en partenariat avec les Editions Serge Safran :
un grand merci pour ce joli récit, arrivé dédicacé.
La présentation de l'éditeur :
Hiver 1956. Dans le sud de la France,
Anna, fillette arrivée du Liban, vit ses premiers mois d’exil. Un soir de
pluie, elle rencontre un homme, lui aussi étranger, relieur de son métier,
mutilé de la main gauche. Anna lui rappelle Anouche, la fille de sa nourrice
arménienne, enlevée puis déportée en Turquie sous ses yeux de gamin. Cette
coïncidence lui donne l’impulsion d’enquêter sur la disparition d’Anouche…
Un superbe roman sur l'exil et la
beauté de la neige sur les oliviers. Avec, en toile de fond, le génocide
arménien et le souvenir nostalgique de la mer Noire.
Avis :
Débarquée depuis
peu en France à la fin des années cinquante, Anna découvre peu à peu sa
nouvelle existence, triste et étriquée.
Derrière elle, elle a laissé le soleil du Liban, les couleurs de la vie
et les rires de Fabio, son cousin. Sur
le chemin de l'école, elle explore un peu, s'aventure dans l'ombre des ruelles,
découvre des passages secrets pour la petite fille qu'elle est.
Au fil de ses
escapades, elle rencontre Pierre, exilé lui aussi: sans le vouloir, la fillette
fait remonter chez lui de douloureux souvenirs, de tristes jours de son
enfance.
Dans un texte sobre
et sensible, Eliane Serdan raconte l'exil et le manque. Anna et Pierre, qu'a priori tout sépare,
souffrent tous deux et taisent leur chagrin. Le pays leur manque, leurs amis,
le soleil et l'insouciance aussi. Leurs douleurs
se répondent et les cœurs s'ouvrent enfin.
Comme le soleil qui perce après l'hiver, le destin se chargera, d'une
pirouette, de mettre fin à leur solitude.
Délicatement, avec
pudeur, l'auteur nous dévoile le parcours d'Anna et celui de Pierre. Elle évoque également le génocide arménien, à
travers Anouche, le pendant d'Anna. Son
texte fait mouche sans excès, ni mise en scène; il sonne d'autant plus juste et
émeut presqu'en silence. Une jolie
découverte empreinte de délicatesse.
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