Monstrueux de Natsuo Kirino
La présentation de l'éditeur :
Ma sœur Yuriko était un monstre. Une beauté époustouflante,
anormale. Elle nous méprisait, ma mère et moi. Seuls les hommes
l'intéressaient. Quand elle avait quinze ans, le lycée de Tokyo tout entier lui
est passé dessus. Elle pensait réussir grâce à son corps. Son cadavre a été
retrouvé dans un meublé crasseux. Aujourd'hui, on me demande de témoigner...
Avis :
Le procès du meurtrier
de deux prostituées à Tokyo est sur le point de s'ouvrir : Yuriko et Kazue ont
toutes deux été tuées dans des circonstances similaires et leur assassin semble
le même. Appelée à témoigner, la sœur de
Yuriko revient longuement sur sa vie et les circonstances qui ont conduit au
drame. Au fil du récit, elle cède la
place aux journaux de Yuriko et Kazue, nous permettant une vision très complète
des événements.
Nées de l'union
d'un père suisse et d'une mère japonaise; Yuriko et sa sœur ont peu de points
communs : la beauté exceptionnelle de Yuriko semble l'avoir mise à l'écart au
sein de sa famille-même. Pour son aînée,
c'est un monstre, invisible à première vue mais pour qui dépasse les
apparences, ce fait est une évidence.
Désireuse de se
démarquer de sa famille et de sa cadette, la sœur de Yuriko a intégré le
prestigieux lycée K tandis que les siens quittaient le Japon pour la
Suisse. Au décès de sa mère, par
suicide, Yuriko décide de rentrer au pays et est scolarisée dans le même
établissement, elle y trouvera le moyen de focaliser l'attention et ainsi y
fera ses premiers pas dans la prostitution.
Jusqu'à sa mort...
Dans ce roman dense
et captivant, Natsuo Kirino nous offre ici une vision sans concession de
la société japonaise : travailleurs immigrés, place de la femme, système
scolaire, ... De la même manière, elle
applique le même traitement à ses protagonistes et à leur famille : au plus profond
de l'âme, les monstres sont légion. Un
récit dur et fort, qui mérite plutôt la mention de "roman
psychologique" que de "thriller". Surtout au vu de la fin qui démérite un peu
en regard des pages précédentes.
Commentaires
@ Manu : je suis restée sur ma faim, dommage...