Nestor rend les armes de Clara Dupont-Monod
Lecture avec PriceMinister dans le cadre des Matchs de la rentrée littéraire : un grand merci pour ce livre !
Quatrième de couverture :
« Lui, c’était un homme d’excès. Un homme qui n’avait pas peur des outrances, prêt à vivre avec un corps et une mémoire démesurés. Il mangeait trop, dormait en criant, ne passait pas les portes et ne faisait aucun effort pour se lier. » C. D.-M.
Clara Dupont-Monod, avec ce nouveau portrait d’un être des marges, poursuit une œuvre forte et singulière. Nestor est obèse. De cet homme désigné au regard des autres comme un monstre, elle tente, avec une paradoxale économie de mots, de saisir le mystère.
Au fil des pages, et comme à l’insu du lecteur, le gros père prend la dimension d’un être humain riche de son histoire. Celui dont le seul horizon est la photo d’un phare du bout du monde devient sous nos yeux un personnage : argentin, arrivé en France pendant la dictature, il y a retrouvé une jeune femme qu’il a épousée et avec qui la vie était douce. Jusqu’au drame qui inexorablement les a éloignés l’un de l’autre, au point qu’il finisse enfermé dans la rassurante forteresse de sa propre chair.
À force de patience et de tendresse, une jeune femme médecin parviendra peut-être à conjuguer sa propre solitude à celle de ce patient peu ordinaire. La langue riche et précise de Clara Dupont-Monod agit comme un charme puissant pour suggérer l’indéfinissable attachement qui naît entre ces deux-là.
L’écrivain se garde bien de conclure : trois issues s’offrent au lecteur, comme s’il était impossible qu’une histoire aussi improbable et bouleversante finisse mal.
Avis :
Face à l’exil, à la perte d’êtres chers, à l’imminence de la mort, Nestor rend les armes…
A coups de nourriture, il se construit une muraille de chair autour de son ordinaire et du monde qui l’entoure. Il se coupe de tout, de tous et refuse obstinément d’appeler sa voisine autrement que Madame…
Chaque matin, pourtant, il quitte son domicile et, au prix d’un pénible trajet en bus, se rend au chevet de Mélina, son épouse. Un véritable exploit pour lui qui ne parvient même plus à lacer ses chaussures…
Plongée dans le coma, Mélina gît sur son lit d’hôpital, gravement blessée, aux portes de la mort. Si Nestor et Mélina se sont trouvés, déracinés, loin de leur patrie, s’ils se sont aimés, un drame les a pourtant séparés, en faisant des ennemis du quotidien.
Il est maintenant temps pour Nestor de mettre de l’ordre dans sa vie de ranger les affaires de sa femme mais il ne peut s’y résoudre…
En nous livrant les cahiers de Mélina, face aux hésitations de Nestor, Clara Dupont-Monod retrace la genèse de l’histoire de ce couple. Dans un style poétique et minutieux, elle dresse le portrait poignant de Nestor : un homme qui décide de s’emmurer vivant à l’intérieur de son corps.
D’entrée de jeu, Nestor n’est pas forcément sympathique : il refuse tout contact et apparaît bourru, intraitable, inaccessible. Mélina nous semble plus enjouée, plus ouverte, facétieuse même. C’est ce qui transparaît de sa correspondance échangée avec Maria, son amie d’enfance, restée au pays. Pourtant, en nous communiquant sa détresse et son mal-être, l’auteur éveille notre compassion et notre sensibilité à l’égard de Nestor.
Elle pousse l’élégance jusqu’à proposer au lecteur trois issues au roman, lui permettant ainsi de mettre le point final qu’il souhaite à l’histoire poignante de Nestor. Une très jolie manière de clore cet ouvrage attachant.
Un grand merci à PriceMinister , en la personne de Rémi, pour cette agréable lecture !
Quatrième de couverture :
« Lui, c’était un homme d’excès. Un homme qui n’avait pas peur des outrances, prêt à vivre avec un corps et une mémoire démesurés. Il mangeait trop, dormait en criant, ne passait pas les portes et ne faisait aucun effort pour se lier. » C. D.-M.
Clara Dupont-Monod, avec ce nouveau portrait d’un être des marges, poursuit une œuvre forte et singulière. Nestor est obèse. De cet homme désigné au regard des autres comme un monstre, elle tente, avec une paradoxale économie de mots, de saisir le mystère.
Au fil des pages, et comme à l’insu du lecteur, le gros père prend la dimension d’un être humain riche de son histoire. Celui dont le seul horizon est la photo d’un phare du bout du monde devient sous nos yeux un personnage : argentin, arrivé en France pendant la dictature, il y a retrouvé une jeune femme qu’il a épousée et avec qui la vie était douce. Jusqu’au drame qui inexorablement les a éloignés l’un de l’autre, au point qu’il finisse enfermé dans la rassurante forteresse de sa propre chair.
À force de patience et de tendresse, une jeune femme médecin parviendra peut-être à conjuguer sa propre solitude à celle de ce patient peu ordinaire. La langue riche et précise de Clara Dupont-Monod agit comme un charme puissant pour suggérer l’indéfinissable attachement qui naît entre ces deux-là.
L’écrivain se garde bien de conclure : trois issues s’offrent au lecteur, comme s’il était impossible qu’une histoire aussi improbable et bouleversante finisse mal.
Avis :
Face à l’exil, à la perte d’êtres chers, à l’imminence de la mort, Nestor rend les armes…
A coups de nourriture, il se construit une muraille de chair autour de son ordinaire et du monde qui l’entoure. Il se coupe de tout, de tous et refuse obstinément d’appeler sa voisine autrement que Madame…
Chaque matin, pourtant, il quitte son domicile et, au prix d’un pénible trajet en bus, se rend au chevet de Mélina, son épouse. Un véritable exploit pour lui qui ne parvient même plus à lacer ses chaussures…
Plongée dans le coma, Mélina gît sur son lit d’hôpital, gravement blessée, aux portes de la mort. Si Nestor et Mélina se sont trouvés, déracinés, loin de leur patrie, s’ils se sont aimés, un drame les a pourtant séparés, en faisant des ennemis du quotidien.
Il est maintenant temps pour Nestor de mettre de l’ordre dans sa vie de ranger les affaires de sa femme mais il ne peut s’y résoudre…
En nous livrant les cahiers de Mélina, face aux hésitations de Nestor, Clara Dupont-Monod retrace la genèse de l’histoire de ce couple. Dans un style poétique et minutieux, elle dresse le portrait poignant de Nestor : un homme qui décide de s’emmurer vivant à l’intérieur de son corps.
D’entrée de jeu, Nestor n’est pas forcément sympathique : il refuse tout contact et apparaît bourru, intraitable, inaccessible. Mélina nous semble plus enjouée, plus ouverte, facétieuse même. C’est ce qui transparaît de sa correspondance échangée avec Maria, son amie d’enfance, restée au pays. Pourtant, en nous communiquant sa détresse et son mal-être, l’auteur éveille notre compassion et notre sensibilité à l’égard de Nestor.
Elle pousse l’élégance jusqu’à proposer au lecteur trois issues au roman, lui permettant ainsi de mettre le point final qu’il souhaite à l’histoire poignante de Nestor. Une très jolie manière de clore cet ouvrage attachant.
Un grand merci à PriceMinister , en la personne de Rémi, pour cette agréable lecture !
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