La maison où je suis mort autrefois de Keigo Higashino
Billet publié ce 12 février, dans le cadre de l'hommage à Hubert Nyssen, fondateur des Editions Actes Sud.
Le résumé de l'éditeur :
Sayaka Kurahashi va mal. Mariée à un homme d’affaires absent, mère d’une fillette de trois ans qu’elle maltraite, elle a déjà tenté de mettre fin à ses jours. Et puis il y a cette étonnante amnésie : elle n’a aucun souvenir avant l’âge de cinq ans. Plus étrange encore, les albums de famille ne renferment aucune photo d’elle au berceau, faisant ses premiers pas… Quand, à la mort de son père, elle reçoit une enveloppe contenant une énigmatique clef à tête de lion et un plan sommaire conduisant à une bâtisse isolée dans les montagnes, elle se dit que la maison recèle peut-être le secret de son mal-être. Elle demande à son ancien petit ami de l’y accompagner. Ils découvrent une construction apparemment abandonnée. L’entrée a été condamnée. Toutes les horloges sont arrêtées à la même heure. Dans une chambre d’enfant, ils trouvent le journal intime d’un petit garçon et comprennent peu à peu que cette inquiétante demeure a été le théâtre d’événements tragiques…
Avis :
Mariée et mère de famille, Sayaka pourrait mener une existence paisible. Sa vie est pourtant loin d’être une réussite : son mari est souvent absent et elle maltraite sa fille. Désireuse de comprendre le pourquoi de son mal-être, elle souhaite se replonger dans sa petite enfance dont elle a tout oublié. La mort de son père lui en donne l’occasion grâce à une mystérieuse clé qui ouvrirait une maison abandonnée et peut-être sa mémoire capricieuse. Sayaka sollicite alors l’aide de son ancien petit ami et tous deux partent pour la montagne, à la rencontre de cette étrange bâtisse...
J’ai découvert Keigo Higashino avec ce roman policier un peu atypique, décrit d’ailleurs comme étrange et obsédant par l’éditeur dans la quatrième de couverture. Atypique car l’auteur ne met en scène que deux personnages et le reste de l’action est relaté via un journal intime, journal qui conduira les protagonistes à éclaircir cette étrange affaire.
D’entrée de jeu, j’ai été happée par le récit et c’est avec réticence que j’ai interrompu ma lecture. C’est presque calmement que l’auteur mène sa barque d'un bout à l'autre du livre, sans course-poursuite haletante, sans rebondissements en série mais son écriture est diablement efficace et m’a conquise.
Prise au jeu de l’amnésie de Sayaka et de son malaise, j’ai pris grand’plaisir à suivre les découvertes des héros et leurs tentatives pour débloquer la mémoire défaillante de la jeune femme. L’intrigue est plantée de manière magistrale et les aller-retour dans le passé de Sayaka qui découvre peu à peu qu’elle a sa place dans le drame qui s’est joué dans cette étrange maison viennent compléter le journal intime au centre du récit.
Je pense que l’on peut qualifier de roman de policier psychologique et sous la plume de Keigo Higashino, le malaise est palpable, prenant. En compagnie de Sayaka et de son ami, nous découvrons des secrets de famille, les travers de chacun dans un passé a priori sans histoire mais qui se fait plus lourd au fil du récit. Dans sa recherche de la vérité, l’auteur n’hésite pas à montrer les travers de ses héros et à nous les dépeindre sous un jour peu flatteur. Un réalisme que j’ai apprécié.
Vous l'aurez compris, il s’agit donc d’une découverte qui m’a enthousiasmée et d’une lecture très plaisante et réellement accrocheuse. Un auteur que je prendrai plaisir à lire à nouveau !
Ce billet fait partie de l’hommage à Hubert Nyssen, orchestré par Denis du blog “Au bonheur de lire”.
Commentaires
merci pour cette participation de qualité et bon dimanche
@ Denis : Un tout grand merci !
@ Syl : Une très belle découverte, tu devrais essayer !
@ Emmyne : Moi aussi, hé hé ^^
@ Valérie : Une belle découverte pour moi, je t'en souhaite autant !
Je viens de lire "Le dévouement du suspect X" qui est bien aussi.