La condition pavillonnaire de Sophie Divry

Lecture en partenariat avec Babelio et les éditions Noir sur Blanc : un grand merci pour cette lecture.

La présentation de l'éditeur
 

La condition pavillonnaire nous plonge dans la vie parfaite de M.-A., avec son mari et ses enfants, sa petite maison. Tout va bien et, cependant, il lui manque quelque chose. L’insatisfaction la ronge, la pousse à multiplier les exutoires : l’adultère, l’humanitaire, le yoga, ou quelques autres loisirs proposés par notre société, tous vite abandonnés. Le temps passe, rien ne change dans le ciel bleu du confort. L’héroïne est une velléitaire, une inassouvie, une Bovary… Mais pouvons-nous trouver jamais ce qui nous comble ? Un romand profond, moderne, sensible et ironique sur la condition féminine, la condition humaine.


Avis :

Présenté dans la collection Notabilia  des éditions Noir sur Blanc, La condition pavillonnaire est habilement mis en valeur par une couverture au graphisme soigné et intrigant. Une ligne graphique commune aux titres de cette collection où j'ai d'ailleurs déjà noté le nouveau titre de Gaëlle Josse, Le dernier gardien d’Ellis Island. Les premières pages tournées, le charme persiste, tout comme l’intérêt : le ton qu’adopte l’auteur, à la deuxième personne du singulier, est plutôt inhabituel et éveille la curiosité. 

En s’adressant directement à M-A, son héroïne, Sophie Divry passe en revue, de manière sobre et rationnelle, toute son existence : de son enfance à son enterrement. Les années se tournent, comme les pages et M-A grandit, s’ouvre au monde, quitte la maison familiale pour suivre des études.  Elle se fait des amis, rencontre son futur mari, envisage avec lui un avenir fait d’enfants, d'un travail épanouissant et du fameux pavillon.  Une vie normale, somme toute, voire banale. 


Pourtant sous la plume acérée de l’auteur, ce destin au premier abord commun est plaisant à suivre, servi par un texte fluide et rigoureux.  Cette existence plate devient passionnante et face au temps qui passe et lui enlève ses aspirations, M-A gagne ses galons d’héroïne mélancolique et insatisfaite.  Le regard que porte l’auteur sur son personnage, juste et impersonnel, confère à ce récit aux allures d’inventaire des airs de vérité universelle.  

Impossible de ne pas trouver des airs de déjà vu à l’un ou l’autre moment de la vie de M- A, de ne pas partager l’une de ses pensées.  Ainsi, en cette période d’après vacances, j’avais adopté celle-ci : Comme c’est injuste que demain les soleils espagnols continuent à se coucher sur les vagues sans toi.  

Pour conclure : un joli tour de force de la part de l'auteur qui mène ici une analyse très fine du destin d'une héroïne bien ordinaire.


challenge rl jeunesse
Challenge 1 % de la rentrée littéraire : 5/6





Commentaires

Sunset Avenue a dit…
Oh, un livre qui pourrait me plaire. J'aime beaucoup ce genre d’héroïnes...
EstelleCalim a dit…
J'ai eu du mal avec cette écriture trop sèche pour moi. Pour le moment, il est en suspens page 45. On verra dans les prochaines semaines.
Nahe a dit…
@ Sunset Avenue : je te souhaite déjà une bonne lecture.
@ Estelle Calim : il faut accrocher à l'écriture, c'est certain et résister à la mélancolie du récit. Plus tard, peut-être !
Yv a dit…
Pas lu celui-ci, mais celui de Gaëlle Josse qui est très très bien, et je confirme pour en avoir lu plusieurs que cette collection est de très bonne tenue
Nahe a dit…
@ Yv : il me tente bien en tout cas !

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