Le Carnaval aux Corbeaux d'Anthelme Hauchecorne
Lecture en partenariat, merci à l'auteur et aux Editions du Chat Noir.
La présentation de l'éditeur :
Ludwig grandit à Rabenheim, un petit
bourg en apparence banal.
Claquemuré dans sa chambre, il s’adonne
au spiritisme. À l’aide d’une radio cabossée, il lance des appels vers
l’au-delà, en vue de contacter son père disparu.
Jusqu’à présent, nul ne lui a répondu…
Avant ce curieux jour d’octobre.
Hasard ? Coïncidence ? La veille de la
Toussaint, une inquiétante fête foraine s’installe en ville. Ses propriétaires,
Alberich, le nabot bavard, et Fritz Frost, le géant gelé, en savent long au
sujet du garçon. Des épreuves attendent Ludwig. Elles seront le prix à payer
pour découvrir l’héritage de son père.
À la lisière du monde des esprits,
l’adolescent hésite…
Saura-t-il percer les mystères de
l’Abracadabrantesque Carnaval ?
Avis :
Adolescent sans histoire, Ludwig Poe
cherche pourtant à parler aux morts : il espère ainsi nouer le contact avec le
père qu'il n'a pas connu. Au grand désespoir de sa mère qui reste
impuissante et souffre également de la disparition de son mari. Gabriel,
l'ami de Ludwig, lui apporte son soutien mais lui aussi, doit jongler avec un
étrange passé familial. Accessoirement, tous deux doivent unir leurs
forces face à Otto, une brute locale.
L'Abracadabrantesque Carnaval qui
s'installe en ville pour la Totenwoche semble bien étrange : sous des allures
fantomatiques, il pourrait apporter des réponses aux deux garçons mais quel en
sera le prix ?
Autour de la quête de Ludwig, Anthelme
Hauchecorne met en scène un décor grinçant où des personnages de contes allemands se
mêlent aux habitants pas vraiment sympathiques de la petite ville de
Rabenheim. Dans cette galerie d'épouvante, les deux garçons, aux patronymes
judicieusement choisis, tirent leur épingle du jeu et cherchent à connaître la
vérité à tout prix. Frissons garantis ...
Ciselant la moindre phrase, peaufinant
chaque détail, l'auteur crée ainsi une ambiance surnaturelle, volontiers
macabre. Le texte, rehaussé par les puissantes illustrations de Loïc
Canavaggia et de Matthieu Coudray, a un fort pouvoir évocateur : l'atmosphère
est glauque, poisseuse, bâtie sur des faux semblants. A y regarder de
plus près, la réalité a un côté malsain: les décors rebutent, les personnages intriguent,
... Malgré cet aspect dérangeant très
réussi, les pages se tournent et captivent le lecteur qui veut découvrir le fin
mot de l'histoire.
Dans le même état d'esprit, le livre en
tant qu'objet témoigne du même souci du détail : format, papier, illustrations,
choix des polices, ... Tout est fait
pour cultiver le mystère, jusqu'à la plume glissée entre les pages ! Un véritable tour de magie, ou tout son
contraire...
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