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Affichage des articles du avril, 2021

Un cri d'amour au centre du monde de Kyoichi Katayama

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Délégués de classe au collège, Sakutaro et Aki apprennent à se connaître et à s'apprécier: à la fin de leurs études, leur amitié se transforme et ils forment un jeune couple, plein de projets.   Notamment un voyage en Australie.  Pourtant, Sakutaro s'y rendra seul... Le jeune homme revient sur leur histoire, en parallèle de ce voyage en Australie et sur le difficile "après". Au moment de rédiger ce billet, je fais face à une grande difficulté : pas plus d'inspiration à écrire une critique que d'envie de poursuivre ma lecture.  Je suis totalement passée à côté de ce roman, pourtant visiblement bien apprécie mais rien n'a trouvé écho en moi...  J'en garde un souvenir fade : rendez-vous manqué !  

Mariage contre nature de Yukiko Motoya

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La vie conjugale: un vaste sujet, au centre de ce roman de Yukiko Motoya.  San s'ennuie un peu dans sa vie d'épouse au foyer: une routine répétitive et un mari qui comate, une fois rentré du travail.   Ainsi délaissée, tout en cherchant à combler ses journées, elle voit dans le mariage sa propre disparition au profit d'un certain mimétisme conjugal.  Elle fait part de son propos avec ironie dans un récit étrange, voire surréaliste.  Une lecture surprenante mais pas désagréable.

My Broken Mariko de Waka Hirako

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En apprenant par les médias le suicide de son amie Mariko, Tomoyo ressent un choc: elle doute, ne comprend pas, s'en veut  de n'avoir rien deviné...  et ensuite, elle décide de passer  l'action.  En dérobant les cendres de son amie à son père qui ne les mérite en rien. En planifiant sa vengeance, Tomoyo revient sur leur amitié : les moments partagés et les désillusions provoquées par ce père violent, captateur.   Pour rendre hommage à Mariko, elle décide d'entreprendre un voyage afin de répandre ses cendres, un voyage qui ne sera pas de tout repos mais lui permettra de faire son deuil. Un texte fort, autour des violences faites aux femmes; un thème servi par un dessin nerveux et rude, en accord avec le texte.  Une lecture coup de  cœur.

Dans la forêt de Hokkaido d'Eric Pessan

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  Réveillée en plein cauchemar, Julie garde en tête des bribes de ce mauvais rêve et une étrange sensation de réalité.  Celle d'être un petit garçon, abandonné par ses parents dans la forêt. Lorsqu'elle a la conviction que cet enfant existe, errant dans la forêt de Hokkaido, Julie cherche à profiter de cette inexplicable connexion pour guider et protéger le petit garçon.  Un combat implacable contre le temps qui passe... L'aventure de Julie est courte mais contrebalancée par une manne d'émotions et autant de tension: il s'agit d'un roman jeunesse remarquable de justesse et d'une grande puissance.  Les mots font mouche, tant dans le duo formé par Julie et l'enfant égaré que dans la réalité des migrants évoqués dans les personnages secondaires.  Une lecture en apnée...

Jagaimo mochi

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Grâce à Hilde et Lou , Avril est japonais: un incontournable !  J'ai choisi pour ce dimanche en compagnie des marmitonnes de Syl une recette de mochis mais en version salée.  Verdict à venir. Ingrédients : 450 g de pommes de terre - 2 c. à soupe de lait végétal - 4 c. à soupe de fécule de pomme de terre (ou d’arrow-root) - 2 c. à soupe d’huile d’olive - 3 c. à soupe de sauce de soja - 1 c. à soupe de sucre complet - 1 c. à soupe de vinaigre de riz, saké ou vin blanc sec - 1 feuille d’algue nori Préparation :  Cuire les pommes de terre avec leur peau dans une casserole d’eau (froide au démarrage) pendant 20 à 25 mn.  Peler et écraser en purée avec le lait et une pincée de sel. Ajouter la fécule et bien mélanger, puis séparer en huit portions et modeler des balles aplaties.  Chauffer l’huile dans une poêle et faire dorer les galettes quelques minutes de chaque côté.  Préparer la sauce en mélangeant la sauce de soja, le sucre et le vinaigre. Verser dans la poêle et faire caraméliser

Le point zéro de Seicho Matsumoto

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  Teiko est mariée depuis peu à Kenichi qu'elle connait à peine: leur union a été menée par un entremetteur comme c'est coutume dans le Japon de l'après-guerre. Avant de s'installer à la capitale avec sa jeune épouse, Kenichi, employé dans une agence de publicité, effectue un dernier déplacement professionnel afin de mettre ses affaires en ordre et organiser sa succession.  Il annonce son retour mais Teiko l'attend en vain. Inquiète et un peu perdue, à l'aide d'un collègue de son mari, elle décide de suivre la trace de son époux, découvrant peu à peu son passé.  Une enquête qui ne semble pas sans danger. Focalisé autour d'une disparition inquiétante, le roman est avant tout un portrait de la société japonaise: structure, histoire, géographie, coutumes... sont ainsi mises en avant en parallèle de l'enquête de Teiko.  Un double intérêt pour ce récit psychologique captivant.

Le club du tricot de Maria Reimondez

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  Galice:  une association de quartier organise un cours de tricot.  Voilà qui marque la rencontre entre Matilde, Anxos, Rebecca, Luz, Fernanda et Elvira, six personnalités qui occupent tour à tour le premier plan de ce roman construit comme un pull.   Devant, col, manche... chaque partie de l'ouvrage permet de découvrir le quotidien de chacune des héroïnes, un univers en demi-teinte marqué par le poids du sexisme.  Sexisme personnifié par quelques figures masculines remarquables. Chaque jeudi soir rassemble donc ces six femmes que rien a priori ne devait réunir mais qui, ensemble, se plaisent à rebâtir le monde et à faire de la solidarité une réalité  tangible. En marge de ces soirées tranquilles, le roman est émaillé de coupures de presse relatant le décès accidentel d'hommes ordinaires.  Les faits seraient-ils liés ? Construit autour d'héroïnes ordinaires et enrichi d'une rencontre somme toute improbable, le roman de Maria Reimondez met en avant la banalité du quotid

Un ogre en cavale de Paul Béorn

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Hospitalisée après un malaise, Jeanne voit surgir un ogre dans sa chambre: il lui vole son cœur et s'enfuit, semant la pagaille dans tout l'hôpital. A sa suite, un mousquetaire et son chat noir.   Jeanne n'est pas au bout de ses surprises: pour récupérer son cœur, et survivre, il lui faudra se lancer dans une course-poursuite invraisemblable à travers Paris.  Et ne pas hésiter à remettre en cause tout ce en quoi elle croit jusqu'ici. Fort heureusement, Jeanne a gardé son cœur d'enfant et un goût certain pour l'imaginaire. Sur les traces de l'ogre, de ses dégâts et de ses poursuivants, Paul Béorn nous entraîne dans une visite un peu folle de Paris, une découverte inattendue de lieux emblématiques, en compagnie de personnages hors du commun: une aventure qui balance entre réalité et fiction, relevée d'humour et sans temps mort. Ni vraiment enfant, ni vraiment adolescente, Jeanne est un personnage qui ne manque ni de ressources, ni de courage.    Plongée pa

Matar paneer

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Départ pour l'Inde ce dimanche, en compagnie de  Hilde ,  Syl  et les marmitonnes: une autre manière de préparer le paneer ( la recette pour préparer ce fromage indien est ici ). Au vu de la photo, vous aurez compris que le plat a beaucoup plu: au point de détourner les photographes de leur mission...   😭 Ingrédients : 150 g de paneer - 1 gros oignon, coupé en dés - 150 g de petits pois - 1 c à café de curcuma - 1 c à café de paprika, ou de piment rouge - 1 c à café de coriandre - 2 gousses d'ail, coupées en dés - 1 cm de gingembre râpé - 1 c à s de concentré de tomate, mélangé avec de l'eau - 3 noix de cajou - 1 cardamome noire, ou 2 cardamomes vertes - 2 clous de girofle - 4 grains de poivre - 1 tasse de lait  - huile - sel Préparation Faire chauffer une poêle et verser un peu d'huile. Mettre les tranches de paneer. Les laisser 2 minutes de chaque côté puis les sortir. Couper chaque tranche en 3 morceaux. Dans la poêle, chauffer 2 cuillères à soupe d'huile. Quand

Lune rousse de Silène Edgar et Paul Béorn

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Une lune rousse va bientôt se lever sur  le petit village de Thiercelieux, en cet automne de 1848.   Lapsa et Lune y vivent depuis toujours et sont amies: ensemble, elles partagent petits bonheurs et confidences. En ce moment, elles sont d'humeur chagrine: Lapsa s'apprête à fêter son quatorzième anniversaire, un jour qu'elle souhaite oublier car sa mère est morte en couches.  Une situation difficile à accepter, d'autant que Lapsa ignore presque tout de ses parents.  Aidée de son amie, elle se promet de mener son enquête. Quant à Lune, elle vient d'apprendre qu'elle est promise à un notable du village, un homme sauvage et cruel.  Révoltée, elle s'apprête à fuir la ferme familiale: la nuit cachera son départ. Pour les deux jeunes filles déterminées, le feu couve. Sous la lune qui se lève, le village s'apprête à vivre de cruelles aventures. Adepte du jeu, j'étais curieuse de découvrir le roman basé sur la même trame.  Un peu sceptique également, je dois

Été, quelque part, des cadavres de Yeon-Son Park

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Lecture en partenariat avec Masse Critique: merci à  Babelio  et aux  éditions Matin calme . Victime de ses réveils tardifs , Musun est désignée volontaire par sa famille et chargée de tenir compagnie à la grand-mère, veuve depuis peu.  Voilà donc la jeune fille perdue au milieu de la campagne coréenne.  Loin de Séoul, de la technologie moderne et de ses amies. Pour tuer le temps, elle cherche à déchiffrer une carte au trésor qu'elle a dessinée des années plus tôt et découvre ainsi une étrange affaire de disparitions non résolue, vieille de quinze ans.  Commence alors une improbable enquête au milieu de nulle part, mélange de souvenirs d'enfance, d'interrogatoires atypiques et de surveillances des voisins.  Le tout rehaussé des traditions coréennes, de la culture propre au village, du caractère bien trempé des héros...  Un mystère bien construit en toile de fond, rien ne manque.  Une agréable découverte et un vrai bonheur de lecture ! Été, quelque part, des cadavres Yeon

La robe : Une odyssée de Catherine Le Goff

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  Merci à Gilles Paris et aux  Editions Favre  pour ce partenariat. Jeanne est bergère, pleinement heureuse au milieu des montagnes d'Auvergne, entourée de ses chèvres.  Mais en ce début du 20e siècle, le père règne sur la maisonnée et la voilà placée comme cuisinière.  Une maison où elle pourra s'épanouir grâce à son talent mais sera en butte à la jalousie de sa patronne. Une jalousie qui mènera la petite cuisinière à la robe, catalyseur de rencontres et d'aventures incroyables à travers le siècle.  Jeanne n'étant que la première étape de ce récit incroyable et foisonnant. Les années passent, les héros s'effacent derrière l'Histoire et la robe demeure, symbole d'une élégance immuable.  Un objet qui, grâce au talent de Catherine Le Goff, livre ses secrets et dévoile sa puissance dans un récit envoûtant.

Animus d'Antoine Revoy

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Une plaine de jeux au cœur de Kyoto: Hisao et Sayuri y passent le temps en rentrant de l'école.  Lorsqu'ils font la connaissance d'un étrange garçon masqué, le terrain de jeu prend un tout autre visage. Dans le même temps, le commissaire Koyasu fait face à une énième disparition d'enfants: depuis des années, le tableau des disparus ne cesse de s'agrandir et la police n'a aucune piste. Rapidement les deux histoires s'entremêlent, plongeant le lecteur dans un mystère dense, teinté de fantastique et de traditions japonaises. Oscillant entre les deux scènes, le suspense reste entier: l'ambiance est inquiétante, les jeunes héros ne manquent ni de courage, ni de ressources.  Le récit est fluide, captivant, mélange de manga et de bande dessinée européenne.  Une lecture addictive, intrigante jusqu'à l'épilogue.  

Tout peut s'oublier d'Olivier Adam

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Propriétaire d'une salle de cinéma en Bretagne, Nathan traîne en bord de mer: son ex-femme Jun a disparu en emmenant Léo, leur fils de cinq ans. Ils sont probablement au Japon. Désabusé, hésitant, Nathan partage son désarroi avec Lise dont le fils, tout juste majeur, a choisi de rejoindre Paris en proie à des mouvements sociaux violents, clamant sa haine pour ses parents. Dans l'attente de nouvelles d'un détective japonais, Nathan revient sur son histoire: son amour du Japon, sa rencontre avec Jun, la fuite, les recherches après l'incompréhension.  Et la multitude de cas similaires au sien, malmené par l'intransigeance du Japon où l'autorité parentale ne peut être partagée. L'histoire de Nathan remue.  Ensuite l'émotion fait place à la révolte face à l'aval officiel.  Ambigu, dichotomique, le Japon déploie tout à la fois sa beauté et son insensibilité dans ce texte mélancolique et émouvant.   On y retrouve également la beauté de la Bretagne, le poids