Les reflets d'argent de Susan Fletcher
Lecture en partenariat : un grand merci aux éditions Plon pour cet agréable moment passé sur l'île de Parla !
Une légende raconte qu’il y a très longtemps un homme, pleurant son amour perdu, entendit sur une plage de l’île de Parla, une voix portée par le vent, ce mot soufflé par la mer : Espère. Il se tourna alors vers le large et vit une silhouette flotter dans la mer déchaînée. Puis disparaître sous l’eau. Le corps, celui d’un homme, se terminait par une queue de poisson.
Ce jour-là, sur cette même rive, le jeune Sam Lovegrove découvre le corps d’un inconnu, il s’approche terrorisé, croyant faire face à un cadavre. Puis recule en criant, car l’homme n’est pas mort. Sur l’île, cette apparition bouleverse chacun, tout comme les cheveux noirs et la barbe de cet inconnu, qui réveillent les souvenirs d’un disparu.
Tout à coup, les légendes semblent réelles, les hommes semblent réécrire l’histoire de l’île, ramasser ses mythes sur le rivage, leurs espoirs bouillonnant dans les flots comme autant de reflets d’argent sous le vent.
Avis :
Sur l’île de Parla, la mer est
partout : dans la nature bien sûr mais dans la vie des hommes
également. C’est elle qui rythme leurs
joies, leurs peines, leurs amours, leurs peurs…
Elle les dicte parfois ! Il
en a été ainsi à la disparition de Tom, perdu en mer. Quatre années ont passé et chacun, dans
l’île, s’en ressent toujours, espère encore.
Aussi, lorsque Sam découvre un
homme échoué sur la plage, c’est l’île entière qui retient son souffle et se
rappelle des anciennes légendes : celles dont se régale Abigaïl, depuis
toujours et dont elle garde trace dans un livre connu de tous. De tous temps,
les mythes ont bercé les jours sur Parla, permettant d’oublier un quotidien
trop cruel, de rêver à l’impossible.
C’est dire si chacun veut voir dans cet inconnu, amnésique, l’homme-poisson :
celui qui, de loin en loin, apporte, le temps d’une lune, de l’espoir aux
insulaires. Un mois, c’est bien
peu ; pourtant, tant de choses peuvent se produire en si peu de temps…
Me voici à nouveau conquise par un texte
signé Susan Fletcher que je qualifierais volontiers de superbe : elle y mêle légendes, histoires de famille, d’amour,
elle nous offre une lecture tout en sensations, en poésie, dans un cadre
rugueux et magnifique.
La nature vient, cette fois
encore, comme dans Un
bûcher sous la neige et La
fille de l'Irlandais, s’ajouter à la liste des personnages et nous invite à
nous laisser bercer par cette histoire un peu magique. Un mélange de douceur et de force imprègne le
récit et lui donne cette petite touche personnelle faite de vent frais et d’espaces
sauvages. Au lecteur d’y découvrir de
petits trésors comme il le ferait, à marée basse, sur la plage en ramassant
coquillages et bois flottés. Il pourrait même s'extasier de
la beauté de quelques bottes dépareillées…
Commentaires
@ Sunset Avenue : n'hésite pas, je te promets une belle découverte !
J'ai beaucoup aimé mon premier Susan Fletcher et celui-là devrait rejoindre ma PAL bientôt.
Le Papou