Un crocodile sur un banc de sable d'Elizabeth Peters
La présentation de l'éditeur :
"Sur la pente en contrebas se tenait la Chose sans Nom, immobile et livide à la clarté des étoiles. La pleine lune projetait sur elle une lumière sans ombre. Il n'y avait pas à s'y tromper : c'était bien elle. Je discernai presque le motif des bandelettes qui enserraient sa poitrine. Sa tête, informe, était enveloppée d'une sorte de linceul. La vue seule de ce monstre au repos avait de quoi faire frissonner mais lorsqu'il se retourna sans hâte, inexorablement, j'eus le plus grand mal à dompter ma terreur. C'était comme une créature marine sans regard et sans yeux, surgie du fond de l'abîme et qui cherchait sa proie."
L'indomptable Amelia Peabody, qui fait ici ses premiers pas sur la Terre des Dieux, se laissera-t-elle abuser par les facéties d'une momie somnambule ? Saura-t-elle soustraire sa protégée aux entreprises d'un chasseur de dot cynique et langoureux ? Parviendra-t-elle à déjouer les roueries des indigènes ou à surmonter les mirages des sables et à dissiper les mystères qui jalonnent sa route, en digne émule de Sherlock Holmes et d'Indiana Jones ?
Avis :
Relatant la « naissance » d’Amelia Peabody, « Un crocodile sur un banc de sable » retrace les débuts de ce personnage intraitable et sa découverte de l’Egypte. Ayant fait un confortable héritage, Amelia décide de parcourir le monde et commence son périple par un voyage en Italie. De là, elle pourra embarquer pour l’Egypte. Dans les rues de la capitale italienne, l’impétueuse Amelia porte secours à une jeune Anglaise qu’elle a tôt fait d’embaucher comme demoiselle de compagnie.
Toutes deux partent donc pour Alexandrie et choisissent de visiter le pays en suivant le cours du Nil à bord d’une dahabieh. Faisant route vers le Sud, les deux voyageuses s’arrêtent, entre autres, à Tell El-Amarna, la cité du roi hérétique Akhenaton et y retrouvent des archéologues rencontrés à Alexandrie, Walter et Radcliffe Emerson. L’arrivée des deux jeunes femmes est la bienvenue car Radcliffe est souffrant et Amelia semble pouvoir l’aider. Elle est, en effet, dotée de dons pour la médecine, dispose d’une pharmacie bien fournie ainsi que d’un matériel médical impressionnant et rêve de pratiquer une amputation…
Ce premier tome nous permet donc de découvrir le personnage d’Amelia Peabody, une héroïne haute en couleurs, dotée d’un tempérament volcanique et ne craignant rien, ni personne… Pour cette tout nouvelle héritière, pas question de profiter de sa fortune, dans la campagne anglaise, en brodant sagement ou en se mariant ! Il lui faut voir du pays et vivre dans l’animation. Si c’était possible, elle porterait des pantalons, chose impensable en cette fin de dix-neuvième siècle.
J’ai pris grand plaisir à faire la connaissance de cette héroïne au caractère bien trempé et à suivre, notamment, ses joutes verbales avec Radcliffe Emerson. Entre eux, les occasions de s’empoigner semblent nombreuses et donnent lieu à de savoureuses scènes. Parallèlement à ces vicissitudes liées au tempérament d’Amelia, la vie quotidienne sur un chantier de fouilles, à laquelle vient se greffer un mystère, font de ce roman une intrigue captivante que j’ai pris plaisir à suivre. Une série bien plaisante dont d’autres volumes m’attendent sagement dans ma PAL.
Commentaires