Le fil à recoudre les âmes de Jean-Jacques Greif
La présentation de l'éditeur :
Kenichiro croyait être un Américain comme les autres. Mais le 7
décembre 1941, lorsque les Japonais déclenchent la guerre en attaquant Pearl
Harbor, l’adolescent né à Los Angeles devient brusquement un «Jap», un étranger
ennemi, comme tous les Japonais installés aux États-Unis depuis plusieurs
décennies. Les voilà devenus des espions potentiels qu’il faut éloigner des
côtes. Kenichiro, sa mère, sa petite soeur et plusieurs milliers d’autres Japs
se retrouvent au milieu du désert, dans un «centre de réinstallation» cerné par
les barbelés.
Officiellement, ils ne sont pas prisonniers, mais résidents. Les
gardes armés ne sont pas des gardiens mais des conseillers de sécurité.
Kenichiro préfère en rire dans les lettres qu’il envoie régulièrement à Mrs
Moore, son ancien professeur d’anglais. Un jour, il lui annonce une « nouvelle
incroyable ». Alors que la guerre fait rage, sa famille a accepté de quitter
les États-Unis pour retourner vivre au Japon… non loin d’Hiroshima.
Avis :
Etudiant américain sans histoire, Kenichiro est né à Los Angeles
et y mène une vie tranquille entre études et famille. Mais nous sommes en
1941 : après Pearl Harbour, la guerre se déchaîne entre les Etats Unis et le
Japon et comme des milliers d'autres Américains d'origine japonaise, le jeune
garçon est enfermé dans un centre au milieu du désert.
S'accommodant tant bien que mal de la situation, le jeune
garçon entreprend alors de raconter son quotidien à son ancien professeur
d'anglais, Mrs Moore, dans une correspondance teintée d'ironie et de
réalisme. Lorsque ses parents décident de rentrer au Japon, Ken continue
de noter ses pensées dans un cahier à destination de Mrs Moore.
Dans ce roman dévoilant une partie cachée de l'Histoire des Etats Unis, Jean-Jacques Greif s'intéresse dans un premier temps à Kenichiro, il nous relate sa vie dans les
camps et sa difficile adaptation à la vie japonaise. Il s'y fait
notamment une amie, Yuriko qui sera au centre de la seconde partie du roman,
cette fois basée sur Hiroshima et ses suites. Ces deux temps sont
intéressants l'un comme l'autre mais l'ambiance est très différente : joyeuse
et optimiste pour Ken qui veut toujours penser que les choses s'arrangeront et
dramatique et beaucoup plus dure à lire pour la jeune Yuriko, durement marquée par la guerre.
Un roman découverte pour moi, ignorante de l'existence de ces camps à la justification douteuse : assurément une lecture forte, révoltante même mais que l'auteur
veut conclure sur une note positive, gardant foi en l'humain et la solidarité.
Challenge Un mois au Japon avec Hilde et Lou
Commentaires
Bonne soiree.