Tais-toi et meurs d'Alain Mabanckou
Lecture en partenariat avec Les agents littéraires et les Editions La Branche : un grand merci à tous deux pour cette découverte.
Le livre : Tais-toi et meurs, roman, d'Alain Mabanckou, éditions La Branche, 224 pages
Le pitch : Depuis un an et demi, Julien Makambo, Congolais fraîchement débarqué en France sous une fausse identité, est retenu à Fresnes en détention provisoire pour suspicion de meurtre. En prison, Julien tient un journal pour tenter de reconstituer le terrible enchaînement des faits qui l’ont conduit jusqu’à ce vendredi 13 sinistre, au cours duquel on l’accuse d’avoir assassiné une jeune femme...
Avis :
Un grand merci aux Agents Littéraires et aux Editions La Branche pour cette lecture captivante !
Et s’il fallait mettre une note, ce serait: 4/5
Le livre : Tais-toi et meurs, roman, d'Alain Mabanckou, éditions La Branche, 224 pages
Le pitch : Depuis un an et demi, Julien Makambo, Congolais fraîchement débarqué en France sous une fausse identité, est retenu à Fresnes en détention provisoire pour suspicion de meurtre. En prison, Julien tient un journal pour tenter de reconstituer le terrible enchaînement des faits qui l’ont conduit jusqu’à ce vendredi 13 sinistre, au cours duquel on l’accuse d’avoir assassiné une jeune femme...
Avis :
Dans cet excellent roman noir, Alain Mabanckou
nous entraîne, en compagnie de Julien Makambo, son héros, au cœur de la
communauté congolaise de Paris.
Fraîchement débarqué de Pointe-Noire, le jeune homme est pris en charge
par Pedro, son « beau-frère », qui en fait rapidement son homme de
main. En deux temps trois mouvements,
voilà Julien devenu José Montfort et partageant un appartement et le quotidien
de quelques compatriotes. Au menu :
petites magouilles et trafics louches en
tout genre pour subsister. C’est une
véritable économie parallèle que l’auteur nous dépeint ainsi.
Du jour au lendemain, cette vie « paisible »
bascule lorsque Julien/José, en mission pour Pedro, se retrouve mêlé à un
assassinat et est présenté comme l’Ennemi Public numéro 1.
C’est le récit de son cheminement depuis son
arrivée sur le territoire français que nous livre Julien qui, depuis la prison
de Fresnes, entreprend de se raconter dans l’espoir de se racheter une conduite
et d’expliquer son parcours à Fabrice, son compagnon de cellule.
Dans ces pages, sombres et cyniques, l’auteur
nous décrit la vie de la communauté congolaise de Paris et les difficultés que
ses membres rencontrent. Outre le volet
policier, il aborde également les difficultés à faire sa place dans la société
française et à s’y installer durablement. Arrivés en France avec de faux
papiers, ils se bâtissent une existence faite de logements insalubres, de manque
d’agent, de travail illégal, … Pour
Julien/José, la rue du Paradis porte décidément bien mal son nom !
Il évoque également les relations et les préjugés
qui existent entre Africains d’origine différente, l’occasion de quelques passages
bien sentis, voire cocasses. Sur le même
ton, à travers ses personnages, l’auteur raille les Français et leurs costumes
aux couleurs mornes. Il présente en
effet les Sapeurs, qui lient le respect à l’extravagance des vêtements qu’une
personne porte. Adepte de cette « Société
des ambianceurs et personnes élégantes », Pedro est un pape à Paris et
Julien n’hésite pas à suivre son exemple, adoptant complet voyants, Weston et
chemises Yves-Saint-Laurent. Son costume
vert électrique lui vaudra d’ailleurs quelques déboires.
A travers le récit de Julien et le triste
parcours qui le conduit inexorablement vers la prison, Alain Mabanckou signe un
roman noir vivant et réaliste, avec l’espoir de réhabiliter son héros, de le
présenter comme la victime inconsciente des machinations de Pedro.
Un grand merci aux Agents Littéraires et aux Editions La Branche pour cette lecture captivante !
Et s’il fallait mettre une note, ce serait: 4/5
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