Le saut de Tibère : Un automne meurtrier de Gilda Piersanti
Lecture
en partenariat dans le cadre de l'opération Masse Critique : un grand merci
à Babelio et
aux Editions
Le Passage.
Présentation de l'éditeur :
Sur l’île de Capri, le Saut de Tibère, vertigineux promontoire d’où l’empereur romain précipitait ses victimes, est le théâtre du mystérieux suicide d’un touriste suisse. Non loin de là, le corps d’une jeune fille a été retrouvé sous une cloche, momifié et transpercé par une sorte de flèche. Elle avait disparu onze ans plus tôt ; le dernier témoin à l’avoir vue vivante, le fils d’un chef de clan de la camorra locale, avait alors fui l’Italie pour échapper à la justice. À Rome, l’inspectrice principale Mariella De Luca a quitté la brigade criminelle pour rejoindre une nouvelle cellule d’Europol chargée de coordonner les services de police à l’échelle européenne. La disparue de Capri attire son attention quand d’autres corps transpercés sont identifiés en Écosse, près d’Oxford, à Copenhague, à Amsterdam, à Rome… Sur les traces d’un serial killer qui opère impunément depuis onze ans dans toute l’Europe, Mariella resserre peu à peu son étau autour de Capri. Mais se mettre en travers des affaires de la camorra peut s’avérer très dangereux. Surtout lorsque l’on réveille les passions enfouies d’une famille mafieuse qui, entre fidélité et trahison, se révèle digne de la tragédie antique.
Avis :
Huitième volet des saisons meurtrières,
le saut de Tibère nous invite à suivre les enquêtes de l'inspecteur Mariella De
Luca : la jeune policière vient de quitter la Questura de Rome et d'intégrer
une nouvelle cellule chargée de coordonner des enquêtes sensibles au niveau
européen.
Pour sa "première", Mariella
se rend sur l'île de Capri, en compagnie de son collègue britannique, Mark
Farrell : un serial killer sévirait en Europe et sa source se trouverait
sur l'île. La jeune Giulia Bartoli y a
été assassinée, il y a une dizaine d'années : son corps a fait l'objet d'une
curieuse mise en scène et caché ensuite.
Tout semblait accuser Massimo Capone, fils d'un ponte de la mafia
locale. Depuis, le jeune homme a quitté
l'île et semble avoir disparu aux yeux de tous.
Convaincue de la culpabilité de Massimo
dans cette affaire et dans d'autres meurtres survenus en Europe et présentant
de troublantes similitudes avec celle-ci, Mariella s'emploie à retrouver la
trace du tueur et à le faire sortir de son refuge...
Dans ce nouveau roman, Gilda Piersanti
nous livre les réflexions de l'inspecteur De Luca, les progrès de son enquête,
ses relations avec le commissaire d'Innocenzo qui, connaissant la témérité de sa
subordonnée, accepte mal son départ, ...
En parallèle des investigations, le serial killer prend lui aussi la
parole : il revient sur ses crimes passés, son changement de vie, ses projets,
... L'auteur alterne les deux tableaux,
les entrecroisant parfois dangereusement.
Ce mélange m'a passionnée : tant par
l'avancement de l'enquête, et le suspense qui en découle, que par la découverte
des pensées du tueur. Ces deux
personnages centraux donnent beaucoup d'épaisseur à l'intrigue mais en
périphérie, d'autres rôles secondaires sont tout aussi intéressants à suivre :
le lecteur retrouve, bien entendu, les habitués des enquêtes de l'inspecteur De
Luca mais sur l'île, d'autres figures liées au drame passé ou à l'entourage de
la famille Capone apportent leur touche à ce tableau tout en nuances. J'ai ainsi en tête Nunzio Perrone, témoin de
la première heure ou Amleto De Gregorio, fidèle parmi les fidèles, indissociable
du dénouement final.
Gilda Piersanti a apporté ici un grand
soin à ses personnages, dépeignant leurs forces et leurs faiblesses, mettant
également en lumière leur part d'ombre; elle leur confère ainsi humanité et
épaisseur, nous les rendant finalement très proches. Cette psychologie intervient également lors
du dénouement final, ajoutant, si besoin était, une saveur supplémentaire à cet
excellent roman policier.
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