Je m'appelle Budo de Matthew Dicks
Quatrième de couverture :
Aussi longtemps que Max croit en moi, j'existe. Les gens disent que c'est ça qui fait de moi un ami imaginaire. Ce n'est pas vrai : j'ai mes idées et ma vie en dehors de lui. Mais j'étais là le jour où il a disparu. Je sais qu'il est en danger. Et je suis le seul à pouvoir l'aider.
Avis :
C'est un héros pour le moins original
que nous invite à découvrir Matthew Dicks dans Je m'appelle Budo: Budo
est un ami imaginaire, créé de toutes pièces par Max, un jeune autiste. Budo
est une version très élaborée des amis imaginaires : il est aussi "complet" qu'un
être humain, il est doué de parole, il est capable de réfléchir, il peut même
traverser les portes. Au cours de son existence, il a pu se rendre
compte de sa chance, à travers ses rencontres avec ses semblables : certains
sont parfois réduits à leur plus simple expression, d'autres n'existent que
quelques instants ou sont limités dans leurs capacités, tant physiques
qu'intellectuelles.
Budo, lui, existe depuis cinq ans, il
aide Max dans les moments difficiles de son existence, l'aidant par exemple à
se décider entre deux parfums de glace à l'eau ou vérifiant que personne ne se
trouve dans les toilettes de l'école lorsque Max désire s'y rendre... Incapable
de dormir, Budo passe la nuit à se promener et à faire de nouvelles
rencontres. La journée, il accompagne Max à l'école et c'est ainsi
qu'il assiste à son enlèvement : séparé de son ami, Budo va tout mettre en
oeuvre pour le retrouver, bien décidé à l'aider à s'échapper.
Matthew Dicks nous propose ici un roman
jeunesse passionnant : Budo est un héros atypique, attachant. Les
préoccupations des amis imaginaires sont éloignées des nôtres, leur vie est en
général furtive et faite de sacrifices. Suivre l'aventure du point
de vue de Budo est une perspective très riche, il nous permet
d'envisager des angles variés dans cette sombre histoire de disparition : Max,
ses parents, ses professeurs, le ravisseur sont tous concernés mais chacun à sa
manière. Envisager ces différents aspects permet davantage
d'empathie et de réalisme pour le lecteur.
Sur fond d'amitié, ce récit est un
roman d'aventures captivant par son contexte très particulier. Pourtant,
il ne s'agit pas seulement d'un roman policier pour la jeunesse : le lecteur y
suit pas à pas le quotidien de Max et ses découvertes, ses progrès, ses
dépassements même. L'auteur y traite avec finesse et drôlerie le
sujet difficile de l'autisme, il nous offre ici un roman d'apprentissage plutôt inhabituel. Je préfère ne rien dire de la manière dont Max
vivra son enlèvement, ni des répercussions qu'aura ce rapt dans son
quotidien. Par contre, je recommande fortement cet ouvrage tendre et
avisé qui, s'il est a priori destiné à un lectorat jeune, devrait
plaire également à un public plus âgé.
Un grand merci aux éditions Flammarion pour cette
lecture en partenariat.
Commentaires
@ Jérôme : Une sage décision !
@ Paikanne : Je suis comme toi, sous le charme !