Le formidable événement de Maurice Leblanc
Lecture
en partenariat dans le cadre de l'opération Masse Critique : un grand merci à
Babelio et aux Editions de l'Evolution.
La présentation de l'éditeur :
Dans les années 1920, un soulèvement géologique cataclysmique fait
remonter le sol de la Manche, créant un isthme aussi soudain qu'imprévu entre
la France et l'Angleterre. Mais qu'est devenue Isabel, la fiancée de Simon
Dubosc, partie en mer juste avant le drame ? Isabel, dont le lord de père
refuse à ce roturier de Simon la main de sa fille, sauf à accomplir en 20 jours
un exploit d'envergure. Or les humeurs tectoniques ont fait apparaître une
terre sans nation et sans loi, une Prairie de varech qui aurait terrifié
Fenimore Cooper...
En un tournemain, cette terre encore humide des
abysses devient celle de lugubres oiseaux de proie ; dans des carcasses
d'épaves suintantes se déroulent des scènes de cauchemar dont aurait pu
s'inspirer Mad Max... Mais face aux passions les plus sinistres, les passions
les plus nobles sont aussi à l'oeuvre...
Avis :
Profondément amoureux d’Isabel, la
fille de Lord Bakefield, Simon Dubosc s’apprête demander sa main. Repoussé avec dédain par ce noble arrogant, Simon
n’hésite pas à faire valoir son courage et sa bravoure face aux origines de l’aristocrate,
descendant de Guillaume le Conquérant.
Vingt jours lui suffiront pour réaliser un exploit et égaler l’aïeul de
sa belle !
Plus facile à dire qu’à faire :
déchaînée, la Nature lui offre un terrain à la hauteur de ses ambitions en transformant
la Manche en paysage cataclysmique et redoutable où les plus bas instincts se révèlent…
Père du charmant Arsène Lupin, Maurice
Leblanc s’attaque ici à un genre différent : la science-fiction. Si la disparition de la Manche ne m’a pas
posé de souci à envisager, j’ai beaucoup moins suivi l’auteur dans son
évocation d’une humanité devenant tout à coup violente et belliqueuse. Heureusement des sentiments comme l’amitié et
la fidélité persistent. Je dois
confesser une certaine foi en l’humain et ce revirement subit de situation m’a
un peu refroidie au cours de ma lecture.
J’ai néanmoins suivi avec intérêt
les aventures de Simon, à la poursuite de sa bien-aimée, partie bien imprudemment
sur cette terre nouvelle. Du côté des personnages, je n'ai pas vraiment ressenti d'affinités pour les héros : Isabel n'a pas éveillé grand intérêt en moi, malgré ses ennuis. Seule Dolorès, marginale et peu gâtée par la vie, m'a parue digne de sympathie. Quant au volet masculin, ce récit met en
scène un héros qui ne manque, certes, pas de qualités mais ne possède pas le
charisme et la fantaisie du bel Arsène. Je
reconnais avoir placé la barre très haut mais rien n'empêche de rêver un peu !
C'est donc un bilan en demi-teinte que je dresse pour ce roman d'aventures, assorti d'un dossier scientifique présentant, schémas à l'appui, une enquête réalisée par Serge Simon sur le phénomène à l'origine de ce roman.
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